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Le conseil scientifique d’Huma-Num a labellisé en 2014 un consortium consacré à la 3D. Les usages des technologies 3D se diversifient et occupent une place de plus en plus importante dans les processus d’étude des sociétés humaines. Plusieurs équipes de recherches jouent un rôle dans l’appropriation de ces nouveaux outils et collaborent ainsi à l’émergence de nouvelles pratiques. Le consortium 3D se propose de fédérer ces pratiques en les adossant à un réseau d’unités fortement impliquées. La nécessité de structuration de l’usage de la 3D dans un consortium national, répond à plusieurs objectifs : Embrasser l’ensemble des usages de la 3D pour l’étude des sociétés humaines ; coordonner et structurer au plan national la production de modèles 3D et aider au positionnement leader des équipes françaises ; diffuser dans les réseaux partenaires des « recommandations » pour l’usage de la 3D.
Ces préoccupations traduisent la volonté de l’ensemble des acteurs du consortium 3D de se rapprocher, de se coordonner et/ou de mutualiser leurs efforts afin d’optimiser l’insertion des méthodologies 3D au service d’objectifs de recherche, tant au niveau régional, national qu’international.

Calendrier : 2009-2012. Projet ANR (Agence Nationale de la Recherche)

Coordination scientifique :Françoise Wang, CRCAO / Livio De Luca, MAP
Traitements photogrammétriques : 
Marc-Pierrot Deseilligny, IGN-ENSG
Restitution graphique et annotation sémantique :
 Francesca De Domenico
Analyse des inscriptions : 
WEI Wen, AN Haiyan, Zeng Hancheng
Modélisation 3D :
 Chawee Busayarat
Développements informatiques :
 Julie Lombardo, Chiara Stefani

Contact : Livio De Luca

A l’image de son caractère interdisciplinaire, ce projet marie deux préoccupations scientifiques complémentaires : d’un coté, l’avancé des connaissances historiques sur Qianlong grâce au programme ornemental de sa tombe ; de l’autre, l’avancé des connaissances nécessaires pour concevoir et développer des systèmes de représentation qui soient de véritables outils d’investigation et de visualisation scientifique. La « spatialisation 3D » des inscriptions et de l’iconographie de la tombe de Qianlong met en effet clairement en évidence la création d’un stupa virtuel grâce à la disposition particulière de textes. La construction de ce système s’appuie sur la mise en relation de la représentation graphique et informatique de deux niveaux de description parallèles. D’un coté, la description de la morphologie de la tombe au travers de la structuration d’entités géométriques spatialisées au sein d’un modèle 3D (collection de formes architecturales et de relations spatiales), de l’autre la description des connaissances reliées aux rituels funéraires tibétains (concepts abstraits et relations sémantiques). Les données graphiques et textuelles ainsi formalisées et représentées deviennent alors accessibles au sein d’un support d’analyse (système d’informations) permettant d’explorer les relations entre la description morphologique et conceptuelle de la tombe au travers de trois dispositifs interactifs interconnectés : une scène 3D permettant l’exploration complète de l’espace physique, un graphe permettant la navigation au sein d’un réseau de concepts abstraits interconnectés, une image dynamique visualisant la position théorique des inscriptions (et des concepts associés) au sein d’un stupa virtuel. Véritable outil de travail pour les chercheurs spécialistes du domaine, ce système permet d’explorer l’espace physique et conceptuel de façon parallèle : à un point d’observation dans la scène 3D (ou à la sélection d’une entité) correspond la vue relative (ou le concept relatif) au sein du graphe de concepts et vice-versa. Ce système, développé comme application Web, permet d’explorer et d’analyser les modalités et la sophistication extrême de l’utilisation de l’écrit dans la tombe de Qianlong. Il permettra dans l’avenir d’exploiter aux mieux toutes les données qu’elle recèle et de les comparer avec celles que l’on trouve dans d’autres édifices ou sur des objets utilisés dans un contexte funéraire.

A lire : Wang, F., De Luca L. Sinetomb : La représentation sémantique de l’espace. Lettre de l’INSHS No.18 (juillet 20212), p. 7-9. https://www.inshs.cnrs.fr/sites/institut_inshs/files/download-file/lettre_infoINSHS_18HD-min.pdf